1753 - Le séjour agité de Voltaire à Colmar
Voltaire séjourne à Colmar d´octobre 1753 à novembre 1754. En débarquant à Colmar, Voltaire vient de la cour du roi de Prusse Frédéric II qui l´a renvoyé. Il travaille aux Annales de l´Empire. Pour continuer ses recherches, les bibliothèques des conseillers et avocats du Conseil souverain lui sont utiles. Il y trouve son bonheur et rend hommage à leur richesse et à la disponibilité de leurs propriétaires : « J´ai trouvé à Colmar des avocats qui sont plus instruits de l´histoire de l´Empire qu´on ne l´est à Vienne. |
Gens d´un mérite solide, communicatifs qui ont de belles bibliothèques et qui sont entièrement à notre service. Je suis dans le seul pays de France où l´on puisse trouver des secours sur cette matière qu´on ignore parfaitement à Paris ».
En butte à l´hostilité des jésuites locaux qui contestent ses talents d´historien, Voltaire emporte un souvenir mitigé de son séjour colmarien. En témoignent ces commentaires contrastés sur la ville :
La maison qu´habita Voltaire en 1753-1754
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"Colmar, une ville mi-allemande, mi-française et tout à fait iroquoise… "
"Les vins et les habitants sont fort bons à Colmar, mais il n´y a point de bons cafés…"
"Colmar est une petite ville dévote, remplie de tracasseries, où tout le monde se confesse, où tout le monde se déteste, et où il n´y a de ressources que parmy quelques avocats qui savent le droit public d´Allemagne…"
"Colmar est une singulière petite ville. On est venu me faire des compliments en cérémonie sur ce que j´avais fait mes Pâques…"
"Croiriez-vous que je ne pars point de Colmar sans quelque regret. Ma mauvaise réputation m´avait d´abord attiré un petit camouflet de la part de la Sainte-Eglise, mais tous les honnêtes gens du pays ont bien réparé ce scandale…"
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