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Le créateur de la statue de la liberté

Auguste Bartholdi

Le plus célèbre des colmariens

Bartholdi

(COLMAR, 2 AOÛT 1834 - PARIS, 4 OCTOBRE 1904)

Reconnu comme le plus célèbre artiste alsacien, Frédérique Auguste Bartholdi est le fils de Jean-Charles Bartholdi, conseiller de préfecture et d’Augusta-Charlotte, née Beyser, fille d’un maire de Ribeauvillé. Il vit au numéro 30 de la Rue des Marchands à Colmar jusqu’au décès prématuré de son père alors qu’il n’a que deux ans. Sa mère, de condition aisée décide alors d’aller vivre à Paris tout en conservant la maison familiale colmarienne qui abrite, depuis 1922, le Musée Bartholdi.

De 1843 à 1851, il fréquente le lycée Louis-le-Grand et l’atelier du peintre Ary Scheffer. Il continuera d’étudier l’architecture à l’École nationale supérieure des beaux-arts et pendant les vacances scolaires que la famille passe à Colmar, Bartholdi prend des leçons de dessin avec M. Rossbach.

En 1852, Bartholdi s’installe dans son premier atelier parisien. C’est en 1853, à l’âge de 19 ans qu’il exécute pour sa ville natale une de ses premières commandes, la Statue du Général Rapp.

En 1856, il entreprend un voyage au Moyen-Orient, en Egypte et au Yémen qui marquera son parcours artistique et technique. De ce voyage il ramènera croquis, dessin, photographie et surtout la confirmation de sa vocation statutaire.

En 1865, Bartholdi entend parler pour la première fois d’un cadeau offert par la France aux Etats-Unis d’Amérique pour fêter le centenaire de l’indépendance. Cadeau dont il deviendra le créateur.

Vers 1867, alors que le canal de Panama se dessine, il réalise la maquette d’un phare monumental à l’image de l’ancienne Egypte destiné à être placé à l’entrée du canal. Ce projet ne sera finalement pas réalisé mais donnera naissance à la Statue de la Liberté qui prendra place à l’entrée du port de New York sur l’île de Bedloe en 1886.

Bartholdi meurt le 4 octobre 1904, à Paris, des suites d’une tuberculose. En 1907, sa veuve lègue la maison familiale de la Rue des Marchands, esquisses, maquettes et souvenirs à la Ville de Colmar transformé en musée depuis 1922.

Bartholdi est à l’origine de 35 monuments de par le monde. Sa notoriété aura sans doute été paradoxalement éclipsée face au rayonnement de son œuvre la plus connue, la Statue de la Liberté.


1834 – Naissance de Bartholdi à Colmar
1836 – Décès prématuré de son père, déménagement à Paris
1843 /1851 – Bartholdi prend des leçons de peinture avec Ary Scheffer et M. Rossbach
1852 – Obtention de son baccalauréat au lycée Louis-le-Grand et s’installe dans son premier atelier à Paris
1853 – Réalisation de l’une de ses premières commandes pour la ville de Colmar, Statue du Général Rapp
1855 – Premier voyage en Egypte
1857 – Lauréat d’un concours organisé par la Ville de Bordeaux (son projet sera finalement érigé à Lyon)
1863 – Achèvement de la Fontaine Martin Schongauer à Colmar
1864 – Inauguration de la Fontaine dédiée à l’Amiral Bruat à Colmar
1865 – Première idée d’un cadeau de la France aux Etats-Unis d’Amérique pour le centenaire de l’indépendance
1867 – Réalisation d’une maquette de phare monumentale pour l’embouchure du canal de Panama
1868 – Statue du Général Arrighi de Casanova à Corte
1869 – Deuxième voyage en Egypte
1870 – Maquette de Vercingétorix pour la Ville de Clermont Ferrant
1870 – Premier modèle connu de la Statue de la Liberté éclairant le Monde
1871 – Départ pour les Etats-Unis
1872 – Prépare une statue de Lafayette pour la communauté française aux Etats-Unis 1873 – Inauguration de la statue de Vauban à Avallon
1874 – Bas-reliefs pour l’église unitarienne de Boston
1875 – Début de la confection de la Statue de la Liberté
1875 – Bartholdi adhère à la loge maçonnique « patriotique » Alsace-Lorraine à Paris
1876 – Présentation de la main et du flambeau de la Statue de la Liberté à l’Exposition Universelle de Philadelphie

1878 – La tête de la statue de la Liberté est visible à l’Exposition Universelle de Paris
1879 – Monument Gribeauval à Paris
1880 – Bartholdi termine le Lyon de Belfort
1882 – Inauguration de la statue de Rouget de Lisle à Lons-le Saunier
1884 – Inauguration de la statue de Diderot à Langres
1884 – Remise officiel par la France aux Etats-Unis de la Statue de la Liberté éclairant le Monde
1886 – Inauguration de la Statue de la Liberté éclairant le Monde à New York le 28 octobre
1866 – Bartholdi est promu au grade de Commandeur de la Légion d’honneur, 22 ans après avoir été fait chevalier
1888 – Monument Roesselmann à Colmar
1890 – Monument Hirn à Colmar
1891 – Monument Gambetta à Sèvres
1892 – Fontaine de la Place des Terreaux à Lyon
1892/1895 – Réalisation des statues de Lafayette et Washington (visible à Paris)
1892/1895 – Sculpture de la Suisse secourant Strasbourg
1892/1895 – Statue de Christophe Colomb pour l’Exposition Universelle de Chicago
1898 – Fontaine Schwendi à Colmar
1902 – Monument sur les aéronautes de la guerre
1870-1871 Place des Ternes à Paris 1902 – Les grands soutiens du Monde et le Tonnelier à Colmar
1903 – Monument Vercingétorix à Clermont Ferrant
1904 – Décès, à Paris, le 4 octobre (70 ans) des suites d’une tuberculose. Il est enterré au cimetière Montparnasse
1907 – Sa veuve lègue sa maison, Rue des Marchands, maquettes et souvenirs à la Ville de Colmar
1912 – Inauguration posthume du monument des Trois Sièges à Belfort
1922 – Ouverture du Musée Bartholdi à Colmar


Œuvres Majeurs


Statue de la liberté

Cadeau de la France aux Etats-Unis d’Amérique, en signe d’amitié pour le centenaire de l’indépendance, la Statue de la Liberté est devenue l’un des symboles des États-Unis et son caractère universel d’allégorie de la liberté lui confère une notoriété à l’échelle mondiale. Entre l’idée et l’inauguration de la Statue, se seront écoulé plus de 20 années au cours desquelles de grands architectes français, tels Viollet-le-Duc ou Eiffel se sont associées au projet. Depuis 1984, l’œuvre est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO et de nombreuses copies ont été réalisées. En France on ne compte pas moins de 25 répliques dont la plus récente se trouve à Colmar, inaugurée en 2004 pour le centenaire de la mort de Bartholdi. Dans le monde l’œuvre de Bartholdi est présenté en Espagne, au Japon, en Chine, au Brésil, en Allemagne, aux USA à Las Vegas…

Le Lion de Belfort

Cette sculpture en haut-relief située au pied le la Citadelle représente un lion couché et blessé prêt à se dresser qui repose sur un piédestal. L’œuvre symbolise la résistance héroïque de Belfort menée par le colonel Denfert-Rochereau pendant le siège de la ville par l’armée prussienne, qui dura 103 jours à l’issue de laquelle la zone correspondant à l’actuel Territoire de Belfort sera la seule partie de l’Alsace à rester française. Le projet initié le 5 décembre 1871 démarra en 1879 avec la pose de la première pierre. Long de 22 mètres et haute de 11 mètres le lion de grès rose veille toujours sur Belfort.

La fontaine des Terreaux

La ville de Bordeaux décide, en avril 1857, de faire réaliser une fontaine pour la place des Quinconces. Elle lance un concours dont le lauréat est Bartholdi qui présente une œuvre inspirée du bassin d’Apollon à Versailles, réalisé par Tuby. Malheureusement, le Conseil Municipal de Bordeaux ne donne pas suite à son projet. En 1889 la fontaine est présentée à l’Exposition Universelle de paris et le Maire de Lyon décide de l’achetée. Elle sera inaugurée en septembre 1892 sur la Place des Terreaux. L’œuvre est constituée d’une femme et d’un enfant sur un char, tiré par quatre chevaux marins qui représentent la France (Marianne) et les 4 fleuves français.

Le saviez-vous ?

Le mot « gadget » viendrait d’une déformation du nom de Monsieur Gaget inventeur et distributeur de miniatures de la Statue de la Liberté.

Le musée Bartholdi

Le 25 juin 1907, la veuve de Frédéric Auguste Bartholdi lègue la demeure familiale du 30 Rue des Marchands à la Ville de Colmar. Charge à la municipalité d’aménager ce vaste hôtel particulier du XVIIIe siècle en musée qui abriterai les meubles, sculptures, esquisses et autres maquettes, peinture, gravure, objet d’art, bibliothèques et souvenirs de l’artiste provenant de sa maison du 82 rue d’Assas à Paris.

Jeanne Bartholdi décède le 12 octobre 1914 ; le 18 novembre 1922, la Ville de Colmar inaugurait le nouveau musée. Ouvert au public dès le lendemain, il occupait les trois niveaux des ailes nord et ouest de la maison. Le musée récupère rapidement morceaux de sculpture, bustes, maquettes et statues jadis offertes au musée Unterlinden. Une série de photographies préservées, témoigne des premiers aménagements des salles d’expositions permanentes, qui visaient essentiellement à reconstituer, dans sa maison natale, le cadre de vie parisien opulent de l’artiste. La grande salle du rez-de-chaussée, dite « salle des maquettes », avait été dévolue à la présentation soignée des nombreuses maquettes de statues et monuments (terres cuites, terres grises et plâtres), issues du précieux fonds d’atelier du statuaire, encore intactes.

Le désintérêt progressif et largement répandu pour l’art du XIXe siècle en général motiva l’affectation de la « salle des maquettes » aux expositions temporaires de peintres régionaux contemporains, et fut la cause de la relégation des œuvres de Bartholdi en diverses réserves, non sans dommages et pertes. Fermé provisoirement quelques années plus tard, l’établissement sera ré-ouvert en 1979.

Depuis cette date, rénovations et extensions des salles d’expositions permanentes, restaurations et acquisitions d’œuvres ainsi que l’organisation d’expositions thématiques, contribuent à la sauvegarde des collections et au rayonnement du nom de Bartholdi.

Œuvres Colmariens


Les grands soutiens du monde

Présenté au salon de Paris en 1902, ce groupe en bronze représente les allégories de la Justice, du Patriotisme et du Travail soutenant un globe terrestre. Il fut installé en 1909 au centre de la cour intérieure de la maison familiale de l’artiste, aujourd’hui musée Bartholdi.

Fontaine Martin Schongauer

Réalisée en 1860, cette statue en grès du peintre et graveur Martin Schongauer (Colmar vers 1450 - Breisach 1491), auteur notamment du retable de la Vierge au buisson (église des Dominicains à Colmar), surmontait une fontaine comportant quatre vasques et quatre figures allégoriques symbolisant l’orfèvrerie, la gravure, l’étude et la peinture élevée. Située dans le préau du cloître d’Unterlinden, pour un problème d’alimentation en eau, la fontaine ne fonctionna pas pendant près de cinquante ans. L’ensemble fut démembré en 1958 et ses figures sculptées déposées au musée Bartholdi. La fontaine orpheline, installée comme rince-verres dans la halle de la foire aux vins, a retrouvé un peu de dignité devant l’église Saint-Joseph. Quant à la statue de Schongauer, longtemps reléguée aux ateliers municipaux, elle accueille depuis 1991 les visiteurs du musée Unterlinden devant la chapelle.

Fontaine Schwendi

Inaugurée en 1898 sur la Place de l’Ancienne Douane, la fontaine originale fut démolie en 1940 puis remplacée après la guerre par le bassin actuel. Celui-ci retrouva la statue originale en bronze de Lazare de Schwendi (1522-1583), commandant de l’armée impériale en Hongrie, à qui la légende attribue l’introduction en Alsace le cépage de Tokay que brandit le personnage. En récompense de ses services, Schwendi obtint la seigneurie de Hohlandsberg avec le château de Kientzheim.

Fontaine Bruat

Inaugurée en 1864, la statue en bronze de l’amiral de France Armand Joseph Bruat (Colmar 1796 – en mer 1855) est encore d’origine mais les figures de grès rose symbolisant l’Afrique, l’Océanie, l’Asie et l’Amérique qui l’entouraient ont été détruites par les nazis en 1940. Restaurée et classée Monument historique en 1946, la statue fut placée en 1958 sur un bassin ornementé moderne. Ses figures allégoriques des continents rappellent celles de l’œuvre originale, dont ne subsistent que les têtes aujourd’hui conservées au musée Bartholdi. 

Fontaine Roesselmann

Inaugurée en 1888, cette fontaine est surmontée d’une statue en bronze du prévôt Jean Roesselmann, mort en 1262 en défendant l’indépendance de la ville de Colmar menacée par les partisans de l’évêque de Strasbourg. Bartholdi donna à son visage les traits du maire Hercule de Peyerimhoff, qui fut contraint d’abandonner son mandat sous la pression des autorités allemandes quelques années après l’Annexion de 1871.

Statue du Général Rapp

Réalisée en 1854, alors que l’artiste était âgé de vingt ans, puis inaugurée en 1856, la statue colossale en bronze du général d’Empire Jean Rapp (Colmar 1771 - Rheinweiler 1821) est le premier de tous les monuments publics de Bartholdi. Quelques mois plus tard la statue fut exhibée sur les Champs Elysée pour l’Exposition Universelle de Paris. L’œuvre fut abattue par l’occupant en 1940, sauvée des fonderies du 3e Reich par quelques citoyens colmariens puis restaurée et classée monument historique en 1945. La statue fut rétablie en 1948 sur un socle refait à l’identique.

Monument Hirn

Physicien, mathématicien, astronome et philosophe, Gustave Adolphe Hirn (Wintzenheim 1815 - Colmar 1890) est notamment à l’origine d’applications innovantes décisives dans les machines industrielles. Très vivante, la statue en bronze réalisée en 1894 représente le membre de l’Institut à sa chaire.

Buste de Jean Daniel Hanbart

Jean Daniel Hanbart est né en 1803 à Colmar dans une famille protestante dont la fortune avait été assurée par le commerce du fer. Célibataire endurci, il mène une vie discrète, spartiate, sans le moindre superflu ce qui lui permet de devenir millionnaire. A sa mort en 1857, il légua par testament 300 000 francs-ors à sa paroisse. En signe de reconnaissance, le Consistoire protestant commanda un buste en marbre du généreux donateur auprès du jeune sculpteur Frédéric-Auguste Bartholdi. Celui-ci, qui avait été en bonne relation avec le défunt, s’offrit de le réaliser gratuitement. Ce buste est aujourd’hui déposé en l’église Saint-Matthieu de Colmar.

Le petit vigneron

Bartholdi à réalisé cette œuvre en bronze en hommage à la région viticole qui la vu naître. Elle fut installée en 1869 dans une nichefontaine, aménagée dans l’angle sud-ouest de la halle du Marché couvert. La statue originale fut déposée au musée Bartholdi en 1986 et remplacée in situ par une reproduction à l’identique. Une copie fut offerte à la ville universitaire de Princeton aux EtatsUnis, à l’occasion de son jumelage avec Colmar. 

Le tonnelier

Installée en 1902 au sommet du pignon de la maison des Têtes, située dans la rue éponyme, cette statue en étain fut commandée par la Bourse aux Vins de Colmar, qui avait été aménagée en 1898 dans le célèbre immeuble Renaissance.

Le génie funèbre

Il est le père de Georges, mort à 17 ans, pour lequel Bartholdi créa le « Génie funèbre » en 1866. Cette œuvre était initialement placée au cimetière Montmartre de Paris sur la tombe du jeune Georges Nefftzer. Les héritiers d’auguste Nefftzer en firent don au Lycée Bartholdi où le père du défunt fut lui-même élève.

Monument funéraire Voulminot

A la demande de la Garde Nationale qui lançait une souscription en 1872, Frédéric-Auguste Bartholdi réalisa ce saisissant monument funéraire érigé à la mémoire de deux soldats Adolphe Edmé Voulminot et Joseph Wagner, morts au combat le 14 septembre 1870. Ce monument est visible au cimetière municipal de Colmar, rue du Ladhof, en bordure de l’allée principale (Sud C) 55e rang. 

Monument funéraire Kern

Monument funéraire de la famille Georges Kern au cimetière municipal de Colmar, rue du Ladhof. Réalisé par l’architecte colmarien Albert Hatz. Bartholdi réalisa en 1899 le médaillon à l’effigie de Georges Kern.