1955 - Une nouvelle zone industrielle
Pour renforcer son potentiel industriel, la Ville décide de créer une zone industrielle au nord de la commune.
Le véritable démarrage de l´industrialisation colmarienne coïncide avec l´implantation à Colmar de Timken, entreprise américaine spécialisée dans la production de roulements à rouleaux coniques. Quand Timken ouvre ses portes, au mois de mai 1959, Colmar change véritablement de dimension. Elle est mûre désormais pour une reconversion industrielle vraiment moderne. La venue de Timken est un authentique exploit. Cinquante-quatre villes européennes étaient sur les rangs ! Les responsables de Timken avaient parcouru près de 300 000 kilomètres avant d´arrêter leur choix. L´extraordinaire disponibilité du maire de Colmar et de ses collaborateurs, la chaleur de leur accueil et la qualité de leur dossier n´étaient pas étrangers à cette décision.
Les choses avaient bien changé. La belle au bois dormant s´était enfin réveillée. En dix ans, elle allait accueillir une trentaine d´entreprises occupant près de 4 000 personnes. Et surtout, elle avait diversifié son activité, s´éloignant définitivement de la mono-industrie qui avait failli lui être fatale.
Hormis le textile, on trouvait à présent à Colmar une industrie mécanique, du matériel pour les travaux publics, des industries alimentaires, de la faïencerie et de la céramique, de l´industrie pharmaceutique et électronique. La zone industrielle s´était étendue vers l´est, puis vers le sud, offrant progressivement une surface de 500 hectares aux candidats à l´implantation.
Elle se dota même d´une façade rhénane, par la création en 1960 du port rhénan de Colmar-Neuf-Brisach. Avec la Chambre de commerce, la ville avait réussi à ouvrir une fenêtre sur la communauté européenne et le grand large. Cet ensemble portuaire et industriel, remarquablement bien situé, permit à la Moyenne Alsace d´affirmer une vocation vraiment européenne.
En renouvelant et en diversifiant son tissu industriel, Colmar s´était donné quelques moyens économiques supplémentaires. La part de la patente, puis de la taxe professionnelle, augmenta de façon substantielle dans les recettes du budget municipal. Elle représentait désormais 60 % du produit des impôts locaux.
La zone industrielle nord avait symbolisé cette reconversion colmarienne. Elle accueillait, en 1980, 66 entreprises qui avaient créé plus de 7 000 emplois.